Migrateurs, énigmes, annecdotes

   

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Les milices garde-côtes


 
 

Les hommes :

La milice était placée sous les ordres d'un capitaine, assisté d'un lieutenant chargé de l'inspection.

Tous les hommes de 18 à 60 ans ( puis de 16 à 60 ans, toujours pour augmenter les effectifs) étaient astreints au guet de la mer sauf :
  • les matelots, les charpentiers de navires, les calfats et autres ouvriers de la Marine, déjà tenus au service du roi.
  • les agents chargés de recouvrement des deniers royaux, les commis des postes, aides et employés des fermes, les gardes-étalons, les commis par l'amiral pour veiller aux naufrages.
  • ceux qui avaient déjà servi pendant trente ans de guerre dans la garde-côte recevaient un congé absolu.
  • les habitants des paroisses qui faisaient déjà le guet dans les villes, châteaux et places-fortes situées sur la mer.
  • Les pêcheurs.
Les hommes astreints au guet devaient avoir chez eux un mousqueton ou un fusil, une épée, une demi-livre de poudre et deux livres de balles sous peine d'amende.
L'ordonnance du 13 juin 1708 ajoutait à cela " une bayonnette, un porte-bayonnette et un fourniment avec le cordon.
L'ordonnance de 1712 réglementait le port et l'utilisation de ces armes : elles ne pouvaient être portées en dehors des jours de revue et d'exercice ; impossibilité de tirer des pigeons ou de chasser, même en étant en autorisation du port d'armes, sous peine d'amende ou de prison.
En contre-partie, interdiction était faite aux huissiers de les saisir pour dettes.
A partir de 1757, les armes furent déposées dans un magasin, ne sortant plus que pour les revues et le service.
Fournies désormais par le roi, elles furent ainsi uniformisées, de même que les munitions.
 
 

Les missions :

  • Observation de la mer, le service du guet ou observation de la mer.
  • Service des batteries de côte.
  • Opposition au débarquement en cas d'attaque.
  • Service de courrier sur le littoral en cas de descente.
  • Guider la marche des troupes régulières dans leurs opérations contre l'ennemi débarqué.
  • Construction et entretien des corps de garde : ils étaient faits de planches, de solives, de terre et de chaume ; équipés de bancs, de chaises et de rateliers, ils étaient démolis dès la fin de leur utilisation et les matériaux entreposés en magasin. Cependant, dans des points de repère stratégiquement essentiels, on éleva des corps de garde entièrement bâtis en pierres, plus souvent de simples plates-formes, capables de supporter des canons et leurs affûts afin d'équiper la batterie.
En temps de paix, les hommes étaient astreints à une revue par an et des exercices tous les mois, ainsi qu'à la surveillance des côtes et au service du guet.
La présence aux convocations était absolument impérative, sous peine, de 10 sols d'amende à la première défaillance, 20 à la seconde et plus en cas de récidive.
En temps de guerre, la compagnie est mobilisée, elle doit monter des gardes le long de la côte, assurer le service de signaux et de correspondance pour informer le commandant de la province.
Celui qui ne venait pas ou quittait sans permission était puni de 15 jours de prison et d'une amende de 20 sols ; en cas de désertion pendant l'action, le coupable était condamné aux galères, puis, plus tard, au bagne, lorsque le corps des galères fut supprimé.

Le lieu où se déroulait l'exercice ne devait pas se trouver à plus d'une demi-journée de marche, aller et retour, pour le paysan astreint. Annoncé au prône huit jours avant, et rappelé par tambour, le rassemblement avait lieu un dimanche ou jour de fête.
Au jour dit, les paysans se mettaient en marche, munis de leurs armes. Le roi fournissait les munitions et le pain, de même que la solde à partir du quatrième jour d'emploi, mais l'armement était individuel, et ne pouvait en aucun cas même de justice, être saisi.

En période de guet réel, les signaux se faisaient de jour par fumée et de nuit par feu jusqu'à ce que fut institué la signalisation par pavillons ; on utilisa aussi les coups de canon. Pavillons ou coups de canon devaient être vus ou ouïs d'un corps de garde. En final, cependant, des messagers à pieds, ou, si possible, à cheval, allaient rendre avis au commandant ou à l'intendant de la force des ennemis aperçus.
 
 

Bibliographie

  • Alain Boulaire - Garde-côtes et gardes-côte en Bretagne - Mémoires de Bretagne de la société d'histoire et d'archéologie - Tome LXIX - 1992
  • Barthélémy Pocquet - Histoire de Bretagne - La Bretagne province - Tome V (1515 - 1715)
  • Nicole Le Pourhiet-Salat - La défense des îles bretonnes de l'Atlantique, des origines à 1860
 



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